Design : l’harmonieux mélange du neuf et de l’ancien
Cette demeure familiale des années quatre-vingt n’était plus adaptée aux besoins de ses propriétaires. Récit d’une restructuration complète donnant à la lumière un rôle central.
Pour bien saisir la métamorphose, il nous faut comparer l’avant et l’après. Commençons par l’extérieur. Les vieux volets en bois foncé, si typiques de nos habitats traditionnels, ont disparu. Aujourd’hui, l’alignement des baies est rendu flagrant grâce à une bande verticale en sapin, écho au revêtement de l’ancien garage. D’abord utilitaire – pour cacher l’isolation – ce bardage en bois se veut aussi un élément esthétique qui insuffle une nouvelle identité à l’édifice.
Avant, les ouvertures sur l’extérieur, trop petites, ne permettaient pas à la lumière naturelle de pénétrer les espaces à vivre en quantité suffisante et leur disposition en façade n’apportait aucune harmonie d’ensemble. Avec le départ des enfants et le souhait de pouvoir profiter au mieux du rez-de-chaussée, la restructuration totale s’est imposée comme une évidence.
- BLEU BLANC BLEU. Au rez-de-chaussée, les portes coulissantes bleues encadrent un pan fixe blanc et séparent le coin jour du coin nuit.
- BARDÉ DE BOIS L’alignement des baies a été recherché pour proposer une lecture harmonieuse de la façade, soulignée par une différence de matériau. Le nouveau bardage s’insère discrètement dans la composition générale.
Une couleur assumée
La mutation devait s’articuler autour d’un élément central, placé au milieu du salon. Ce fut un escalier en hêtre, venu remplacer une montée en colimaçon jouxtant la porte d’entrée. Son mur porteur s’habille d’orange. « Quitte à créer quelque chose de nouveau, autant l’affirmer », explique l’architecte Stanislas Claude.
- ZÉNITH Une fenêtre de toit a pu être ajoutée dans l’alignement de la montée d’escalier pour apporter de la lumière zénithale jusqu’au rez-de-chaussée.
- TROUÉES DE LUMIÈRE. En haut ou en bas, les ouvertures sont partout. À l’étage, un garde-corps en verre sécurise la trémie et apporte de la lumière au petit coin salon situé à droite.
- REFLETS Élément central, la cheminée a été conservée. Mieux, elle a été mise en valeur par la création d’une ouverture bordée d’un cadre aux reflets métal rouillé, conçu sur mesure par un artisan serrurier.
Toutes les pièces ont été réorientées pour que chaque espace bénéficie d’une lumière naturelle en adéquation avec sa fonction, selon l’orientation et la qualité lumineuse procurée. Le nouvel aménagement fait la part belle à l’exposition du séjour/salle à manger au sud, s’ouvrant largement sur la terrasse et le jardin. La cuisine et la buanderie ont été repoussées au nord pour bénéficier d’une lumière douce et constante. Belle de jour, la demeure revit.
- VU D’EN HAUT La transformation des faux plafonds droits existants en faux plafonds rampants a permis aux volumes de gagner radicalement en amplitude. Suspendu, un bouquet de boules chinoises apporte lumière et légèreté.
- CROQUIS « Transformer le fonctionnel en esthétisme », telle est la philosophie de Stanislas Claude qui a dessiné cette haute bibliothèque. Le meuble se hisse jusqu’à l’étage supérieur où il fait office de garde-corps en formant un pont.
- COULISSANT L’ancien garage a été divisé pour proposer des toilettes indépendantes et derrière, une nouvelle chambre qui s’ouvre sur une terrasse privative au sud.
- BIEN-ÊTRE La salle de bain intègre une grande douche à l’italienne avec son parterre de galets et un sauna lamellé de hêtre qui bénéficie de sa propre fenêtre sur l’extérieur. Idéal pour regarder tomber la neige l’hiver.
Parole d’archi
Pour Stanislas Claude, architecte à Cran-Gevrier, « se confronter à un contexte bâti et composer avec un élément existant permet d’en révéler le potentiel, tant sur les qualités spatiales, volumétriques, organisationnelles que sur ses valeurs esthétique, culturelle et patrimoniale. En somme, remettre à jour ce qui a été pensé et travaillé dans une époque différente est un moyen de perpétuer la mémoire de l’architecture, tout en l’adaptant à notre époque et, de ce fait, en lui conférant des usages et des aspects nouveaux. »
Louise Raffin-Luxembourg
Les commentaires sont fermés.