Presque onze pièces dans ce 82 m² situé à Prague ! La rénovation accomplie dans un immeuble centenaire praguois incarne la vision ambitieuse du studio No Architects : maximiser chaque mètre carré pour magnifier la vie d’une famille nombreuse.

Ce projet praguois prouve que l’intelligence architecturale ne se mesure pas en mètres carrés.
Alors que la superficie moyenne des logements tchèques affiche 86,7 m², ce projet de taille légèrement inférieure ose viser plus haut. En refusant de considérer certains volumes comme des espaces perdus, le studio No Architects a conçu un intérieur où chaque pièce a sa propre identité et sa propre générosité. Résultat ? Onze fonctions distinctes (en exagérant un peu) s’épanouissent sans heurts sur un plan pourtant compact : une entrée baignée de lumière, un long couloir central aux airs de promenade intérieure, deux chambres d’enfant optimisées pour trois couchages, deux salles de bains, un sauna, un dressing, une buanderie, une cuisine généreuse, un coin repas pour huit convives, un salon-bibliothèque, un bureau et une chambre parentale.
Changer les contraintes en atouts
Le plan d’origine était celui d’un classique immeuble praguois de trois étages, avec ses chambres latérales et son couloir central sombre, sans lumière ni ventilation. Loin de fuir ces contraintes, le studio No Architects les a réinventées : il commence paradoxalement par perdre de l’espace en élargissant le couloir, qu’il pare de lumière naturelle, d’arrondis, de banquettes. L’entrée, séparée du reste par un hall vitré, bénéficie de la clarté venue de la cuisine et rompt avec la froideur habituelle des paliers. Les chambres d’enfants, tournées vers la cour, profitent du calme. Celles des parents et le bureau regardent la rue. Partout, la circulation estfluideet sans encombres.
Un style entre rigueur et douceur
Le langage esthétique suit cette recherche d’harmonie : le chêne blond des parquets dialogue avec les tons crème, blanc cassé et beige du mobilier. Les matériaux sont choisis pour leur sobriété élégante et leur durabilité : MDF laqué, bois massif, placage chêne, céramique, textile d’ameublement, serrurerie fine, verre sablé. Le tout dessine un intérieur précis mais jamais rigide. Un socle en bois bas parcourt l’appartement : il sert tour à tour de plinthe, de banc, d’étagère ou de dressing. Une ligne continue qui relie les pièces et les usages, dans une intention à la fois rationnelle et poétique.
Quand l’architecture devient jeu
La touche ludique ? Une fenêtre intérieure entre la cuisine et l’entrée, qui se transforme en chambre noire lorsque l’on ferme la porte coulissante et que l’on perce un minuscule trou dans un papier sombre. Un clin d’œil à la magie de la lumière, aux origines de la photographie et à l’imagination enfantine. Par l’agencement, la lumière et les détails, le studio No Architects offre aux occupants de cet appartement, un territoire de vie, d’imaginaire et de confort. La démonstration que l’on peut créer de la générosité dans la contrainte et appréhender l’habitat comme un véritable paysage intérieur.



Entre deux bibliothèques, avec vue sur la ville, le salon surélevé offre un podium de lecture et de détente à la tribu.

Le coin repas avec sa grande table ronde en bois clair est le lieu de rassemblement, pensé comme le cœur du foyer.



L’épine dorsale du projet : un hall d’entrée transformé en espace de vie à part entière avec ses assises et rangements intégrés.




Zone de transition entre la rue et l’intérieur, le hall d’entrée jouit de la lumière qui traverse la paroi vitrée donnant sur la cuisine.










Photographe Studio Flusser
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Auteur : Nathalie Truche
Date de publication : 29 mai 2025
Date de la dernière mise à jour : 25 mai 2025