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Portrait en rondeurs et en couleurs de Ionna Vautrin, designer

En résumé

Ionna Vautrin est l’une des designer les plus en vogue du moment ! Et si vous ne connaissez pas son nom, vous connaissez sans aucun doute certaines de ses créations… La jolie lampe que vous retrouvez au sein des nouveaux TGV par exemple… Oui, oui c’est elle ! Mais ce n’est pas tout évidemment. Son studio design collabore avec des maisons d’édition du monde entier. Vases, coussins, suspensions, tables ou encore miroirs… Ionna ne manque pas de créativité. Et qu’elles soient fonctionnels ou simplement décoratives, ses réalisations font la part belle aux rondeurs, aux courbes ; des pièces généreuses ! Traits D’co vous invite à découvrir son univers si singulier, empli de poésie !


Ionna, pouvez-vous nous raconter votre parcours ? Pourquoi le design ?

Petite j’ai passé beaucoup de temps dans l’atelier de céramique de mon village. J’y façonnais toute sorte d’objets : pots, vases, assiettes… Petit à petit je me suis intéressée de plus près au design et a toutes ses possibilités pour enfin choisir d’en faire mon métier. Le diplôme de l’Ecole de design Nantes Atlantique en poche, j’ai successivement travaillé pour Camper en Espagne, George J. Sowden en Italie et pour Ronan et Erwan Bouroullec en France. J’ouvre mon propre studio en Janvier 2011 après avoir remporté le grand prix de la création de la ville de Paris. Depuis les projets et les collaborations se succèdent : Foscarini, Moustache, Kvadrat, SNCF, Sancal, Serralunga, Lexon, Saint-Louis, Palais des thés…

Quelles ont été les personnes qui ont contribué à votre envie de faire ce métier ? Celles dont les créations vous ont animées et vous animent peut-être toujours d’ailleurs !?

Beaucoup de personnalités m’ont donné envie de pratiquer ce métier… Qu’ils soient architectes, designers, peintres ou sculpteurs, c’est leur obsession de rendre notre environnement plus beau, plus pratique, plus confortable qui me fascinait et me fascine toujours. Je pense à Isamu Nogushi, Hector Guimard, Louis Comfort Tiffany, Antoni Gaudi, Jean Prouvé, Ettore Sottsass, Joe Colombo, Roger Tallon, Pierre Paulin… Ils sont si nombreux qu’il est difficile de constituer une liste exhaustive !

Vos créations sont aussi surprenantes que ludiques et pleines d’humour, comment faites-vous naître chaque nouveau produit ? Où trouvez-vous votre inspiration ?

L’inspiration évolue selon les projets, elle se trouve partout et tout le temps : un livre, un voyage, une ballade, une architecture, un paysage… L’important est de savoir garder les yeux ouverts ! C’est un métier assez complexe malgré les apparences, je privilégie donc la spontanéité, la simplicité et l’honnêteté dans mon travail. Nous évoluons dans une société très agressive, sans cesse à la recherche de la performance et où l’image que l’on doit renvoyer est sous contrôle permanent… J’ai donc le désir de dessiner des objets qui renvoient une idée positive, sensible et joyeuse pour un peu apaiser un quotidien souvent malmené.


Bec édité par Bosa – Crédits photos Michel Giesbrecht


Radio Mezzo éditée par Lexon – Crédits photos : Michel Giesbrecht


Crédits photos : Eve Campestrini @thesocialitefamily

Comment se déroule le processus créatif dès lors que vous avez une nouvelle idée ? Dans quel contexte / environnement avez-vous besoin d’être ?

La problématique de chaque projet est différente et le processus de création varie selon le contexte proposé par le client ou la maison d’édition. Même si le processus créatif a un fil conducteur toujours assez similaire, la méthodologie est à réinventer à chaque fois. L’impulsion créative peut naître du dessin, des maquettes, des usages, d’une technologie ou d’un savoir faire-spécifique… Il n’y a pas de règles prédéfinies et c’est tout l’intérêt de ce métier : se laisser surprendre par le chemin. Je vis et travaille partagée entre mon petit studio parisien et ma maison de campagne en Normandie : entre l’énergie de la capitale et la sérénité de la nature…


Banc Luba édité par Serralunga – Crédits photos : Michel Giesbrecht

Quelle est votre « signature » ?

Certains analysent mon travail comme une rencontre entre poésie et industrie. Je dessine des objets du quotidien dont l’ambition est d’être simple, évident mais surprenant. Ils combinent des formes géométriques et organiques dans un esprit espiègle et coloré. Leur présence est chaleureuse et familière, leurs usages sont intuitifs et fonctionnels…


Zoo édités par Elements Optimal – Crédits photos : Michel Giesbrecht

Quelle fut votre première réalisation et quelle est celle dont vous êtes la plus fière?

Ma première réalisation connue est la lampe Binic éditée par Foscarini. Cette petite lampe inspirée des manches à air issu de l’univers marin a rencontré un grand succès auprès du public et m’a ouvert les portes à de nombreux projets avec différents éditeurs.


La lampe TGV est le projet dont je suis le plus fière aujourd’hui. En effet, cette lampe commandée par la SNCF a été installée dans les nouveaux aménagements du TGV, ce qui en fait un projet populaire, visible et accessible à tous. Nous avons également travaillé sur l’édition de cette lampe en collaboration avec Moustache afin que tout le monde puisse avoir un petit bout du TGV à la maison.


Lampe SNCF Crédits photos : Michel Giesbrecht

Et chez vous alors… ? Comment qualifieriez-vous votre intérieur, son style ?

Je vis et travaille dans les mêmes lieux… À Paris, j’ai un petit local dans un esprit « atelier » situé au rez de chaussée d’un immeuble dans le 10ème arrondissement. Cet espace minimaliste et fonctionnel est pensé comme un couteau suisse pour s’adapter aux différents besoins du bureau et de ma vie personnelle. Ma chambre est une petite boîte noire de la taille d’un lit, ma salle de bain est une grande alcôve ouverte sur le salon. Ce micro espace est totalement isolé par de grands panneaux japonais symboles de la séparation entre mon espace privé et public.
En Normandie, j’ai récemment trouvé une incroyable maison de campagne dessinée et fabriquée par l’architecte Jean Baptiste Barache. Entièrement réalisée en contre plaqué de pin, cette maison revoit les espaces de vie sans frontières et sans limites en cassant tous les codes de la maison traditionnelle.


Crédits photos : Eve Campestrini @thesocialitefamily

Mettez-nous l’eau à la bouche… Pouvez-vous nous parler de vos projets à venir ?

Je travaille actuellement sur des projets très différents! Je dessine une collection de textile pour Traffä Traffâ, une marque japonaise spécialisée dans le tissu d’ameublement. En Septembre prochain sortira une collaboration spéciale avec Monoprix pour qui j’ai dessiné une large collection d’objets et de petits mobiliers. Avec l’AREP (la principale agence d’architecture de la SCNF) nous travaillons sur un projet de service en gare matérialisé par un mobilier destiné à l’orientation des mobilités alternatives. Avec Maison Fragile, nous développons une collection de soupières en porcelaine pour le mois de Septembre. Enfin avec l’Atelier Emmau?s nous présentons bientôt une petite collection de figurines en bois intitulées « smala ».

La minute « très déco » d’Ionna

Quel est votre « must have » déco du moment ?

La collection CarTools de Floris Hovers édité par Magis


Un lieu déco incontournable selon vous ?

C’est un lieu qui ouvrira ses portes en Septembre rue Beaurepaire près de République à Paris : la nouvelle boutique Moustache dessinée par En Bande Organisée.

Un site internet déco incontournable ?

The Socialite Family

Votre dernier coup de coeur design ?

La collection de luminaires « Noctambule » de Konstantin Grici pour Flos



Auteur : Claire Pélissier

Date de publication : 24 avril 2019

Date de la dernière mise à jour : 8 septembre 2022


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