Le brutalisme est un style architectural hérité du Royaume Uni. Il a connu une grande popularité dans les années 50 jusqu’aux années 70.
Il se distingue par des formes simples et épurées, avec une prédominance du béton laissé brut, la non dissimulation des infrastructures techniques et la répétition des fenêtres.
Théâtre national Londres
Le béton mais pas que…
Le béton brut est le terme employé par Le Corbusier. Il voit dans ce matériau de construction un aspect naturel lorsqu’il est employé sans transformation.
Des matériaux comme la pierre, le verre, le marbre, l’acier brut se retrouvent aussi dans le mouvement architectural brutaliste et notamment dans le mobilier.
Le couvent Sainte-Marie, Le Corbusier
« The new Brutalism »
Le terme brutalisme est devenu populaire avec la parution du livre « The new Brutalism » de Reyner Banham en 1966 qui a mis en lumière ce courant architectural.
Ludwig Mies Van der Roche et Le Corbusier sont les représentants de l’architecture « protobrutaliste » issue du mouvement moderne.
La cité radieuse à Marseille, ou plus familièrement « la maison du fada » érigée entre 1947 et 1952 par Le Corbusier est un bâtiment révolutionnaire qui vient de fêter ses 70 ans.
La cité radieuse, Marseille
Le brutalisme, architecture après guerre
Le brutalisme a été utilisé dans un contexte de récession après guerre notamment pour la construction de bâtiments administratifs ou universitaires. Il a connu une grande popularité dans les pays d’Europe de l’est en 1960. Il a d’ailleurs été fréquemment rapproché de l’architecture soviétique. Le mouvement s’est aussi illustré au brésil dans les année 1980 grâce, notamment, au travail de Lina Bo Bardi.
Bourse de commerce, Pinault collection Tadao
Le brutalisme, mouvement progressiste
Le mouvement brutaliste se voulait juste et progressiste, luttant contre les inégalités creusées par la guerre. Il deviendra l’emblème de la modernité.
Les principaux représentants de ce courant sont Marcel Breuer, Peter et Alison Smithson, Erno Golfinger, Jacques Kaliz, Bertrand Glodberg et Fernand Boukobza.
Renaissance du brutalisme dans l’art et la culture populaire
Aujourd’hui, on observe une véritable renaissance du style brutaliste qui est réapproprié dans l’art et la culture populaire, notamment dans la photographie et les fresques de street art.
La nouvelle génération de designers s’intéresse à la beauté de toutes sortes de matières, dépourvues de fioritures comme le béton teinté dans la masse, le bois, la pierre naturelle, les matériaux industriels peu travaillés.
L’architecte japonais Tadao Ando travaille le béton lissé et épuré pour capturer la lumière.
Son travail est notamment très intéressant dans le réaménagement de la Bourse du Commerce à Paris ou dans la construction de la résidence Rokko à Kobe en 1993.
Dans le contexte actuel, les difficultés d’approvisionnement de différents matériaux et la recherche de zénitude, le brutalisme reste très tendance.
Résidence Rokko
La Milan Résidence en Floride par Paul Rudolph
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Auteur : Emma Garczarek
Date de publication : 2 mars 2023
Date de la dernière mise à jour : 13 juin 2023
