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Au coeur d’une des villas les plus iconiques de John Lautner

En résumé

La rénovation de la Bob Hope House rend grâce aux plans originels de cet architecte révolutionnaire du XXe siècle qui a redéfini les paysages désertiques californiens.


Par leurs lignes audacieuses, sensuelles et science-fictionnelles, les maisons de John Lautner (1911-1994), disciple de Frank Lloyd Wright, sont devenues des monuments mythiques de Los Angeles, dont la plupart ont été sacralisées au cinéma. La Bob Hope House, à Palm Springs, surplombant la vallée de Coachella, fait partie des plus significatives de l’architecture organique et moderniste californienne. La rénovation de la villa du légendaire Bob Hope (1903-2003), inspirée d’un volcan avec cette ouverture sur le toit en forme de cratère, est à l’initiative depuis 2016 du nouveau propriétaire, Ron Burkle. Dans le respect des pairs, ce milliardaire, déjà acquéreur par le passé des mythiques Elrod House et Ennis House, s’est entouré de l’ancienne collaboratrice de longue date de Lautner, Helena Arahuete, et du designer Tim Gleason, pour refléter la vision originelle de ce génie du modernisme californien.


L’homme, l’espace et la nature

L’histoire de cette propriété s’étend sur plus d’un demi-siècle, émergeant à l’aube des années 70. Pour John Launter, « Le but de l’architecture est d’améliorer la vie humaine ». Il avait alors imaginé une résidence qui se fondrait dans le paysage sauvage et rocheux de la Californie. C’est à la base de son travail sur la maison circulaire d’Arthur Elrod, lequel fut également recruté pour imaginer l’intérieur minimaliste avant son décès dans un accident de voiture, que les Hope ont fait appel à lui. La légende raconte qu’à la vue de la maquette en 1969, Bob Hope s’est exclamé : « Eh bien, au moins quand les Martiens débarqueront, ils sauront où aller ». Une quote qui ne trahit pas l’apparence ; vu du ciel, la demeure ressemble à un ovni. Mais au fil du temps, son épouse Dolorès (1909-2011) a réimaginé l’intérieur pour leurs réceptions hollywoodiennes et leurs tournois de golf. La construction a connu de nombreux retards, et sa finition en 1979-80 fut différente des plans de ce visionnaire, exaspéré par le résultat. En 1995, un an après sa mort, la villa a subi d’autres changements, s’éloignant davantage du concept.


Chef-d’oeuvre architectural

Au moyen d’une centaine d’artisans, Helena Arahuete et Tim Gleason ont ainsi oeuvré pour faire revivre ce bijou de béton brut, d’acier et de verre, avec son toit en cuivre perforé par un puits de lumière, ses multiples chambres et salles de bain, ses piscines, son étang, ses cours de tennis et de golf, et son rocher saillant qui trône au milieu du salon. Tous deux ont réaménagé les intérieurs, supprimant la déco superflue. Gleason a conçu et acheté des meubles inspirés de la Elrod House, Arahuete a reconstruit le cadre avec des matériaux naturels (sol en quartzite, murs en acajou africain, granit brésilien…). La technologie d’éclairage par des LED a également été intégrée. Aujourd’hui, la Bob Hope House retrouve la vision idéalisée de Lautner. Dans sa description, « installer un siège près de la nouvelle piscine à débordement est une place idéale pour regarder les nuages ??se déplacer dans la vallée de Coachella ». Tout est dit.


Crédits photos Bob Hope House –  © Helena Arahuete, décembre 2019
Texte par Nathalie Dassa


Auteur : Claire Pélissier

Date de publication : 15 janvier 2020

Date de la dernière mise à jour : 1 septembre 2022


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