Design /

Les installations emballantes de Christo et Jeanne-Claude

En résumé

Ce couple d’artistes est passé maître de l’empaquetage à grande échelle. À l’occasion de l’exposition au Centre Pompidou en mars et de l’emballage de l’Arc de Triomphe à l’automne, retour sur leurs oeuvres monumentales.


The Floating Piers, Lake Iseo, Italy, 2014-16 / Christo and Jeanne-Claude – Photo Wolfgang Volz

Depuis les années 60, Christo et Jeanne-Claude questionnent l’espace et l’art in situ à travers leurs installations grandioses, nous invitant à en faire partie plutôt qu’à les observer. Dès leur rencontre à Paris, en 1958, Christo Vladimiroff Javacheff et Jeanne-Claude Denat de Guillebon entament leur collaboration artistique puis s’installent à New York. Il est l’artiste, elle est l’organisatrice (avant son décès en 2009). Le duo, appelé Christo, a su sortir l’art des musées et des galeries. Leurs oeuvres éphémères, affiliées à l’art environnemental et au land art, emballent et ligotent avec du tissu des monuments, des arbres, des murs, des ponts ou des objets, transformant temporairement les paysages urbains et naturels. Pour ce couple, rien ne semble trop grand à envelopper et leur travail autofinancé se veut totalement libre.


Wrapped Coast, One Million Square Feet, Little Bay, Sydney, Australia, 1968-69 / Christo and Jeanne-Claude – Photo Shunk-Kender

Révéler en cachant

S’ils ont toujours revendiqué l’« impact esthétique » de leurs créations à travers le monde, la vision politique et environnementale reste sous-jacente. Certains de leurs projets au long cours ont mis plus de vingt ans à obtenir les autorisations, confrontés à de vives résistances. Parmi les plus emblématiques, l’empaquetage du palais de Reichstag à Berlin en 1995, avec 100 000 m2 de tissu argenté et 15 km de corde bleu. On leur doit aussi la barricade de barils de pétrole rue Visconti à Paris, les îles de la baie de Biscayne en Floride ceintes en rose, les portiques en vinyle safran à Central Park ou encore le mastaba flottant avec des barils empilés sur le lac Serpentine de Hyde Park à Londres. En 2020, l’artiste plasticien de 84 ans, figure du nouveau réalisme, revient dans la capitale française, trente-cinq ans après le Pont Neuf. Au programme : une exposition au Centre Pompidou (du 18 mars au 15 juin), qui célébrera leurs œuvres réalisées durant les sept premières années de leur rencontre, et l’emballage de l’Arc de Triomphe (du 19 septembre au 4 octobre), avec 25 000 m2 de tissu recyclable en polypropylène argent bleuté et 7 000 m de corde rouge.


Reichstag, Berlin, 1971-95 / Christo and Jeanne-Claude – Photo Wolfgang Volz


Dessin Arc de Triomphe (Crayon, fusain, pastel, crayon à la cire, peinture émaillée et ruban adhésif sur une planche marron) – Photo Andre Grossmann / © 2018 Christo 


Surrounded Islands, Biscayne Bay, Greater Miami, Florida, 1980-83 / Christo and Jeanne-Claude – Photo Wolfgang Volz


The London Mastaba, Serpentine Lake, Hyde Park, 2016-18 / Christo and Jeanne-Claude – Photo Wolfgang Volz


The Gates, Central Park, New York City, 1979-2005 / Christo and Jeanne-Claude – Photo Wolfgang Volz

Texte par Nathalie Dassa


Auteur : Claire Pélissier

Date de publication : 20 janvier 2020

Date de la dernière mise à jour : 7 juillet 2022


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.