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Forever Is Now 03 : L’art contemporain resplendit au pied des pyramides

La troisième édition de l’exposition Forever Is Now, initiée par Art d’Égypte / Culturvator, fait à nouveau revivre l’esprit de la civilisation égyptienne antique via quatorze œuvres d’artistes sur le plateau de Gizeh.

Ra by Sabine Marcelis ©Mo4

À l’instar de ses prédécesseurs, « Forever is Now 03 » continue de remettre en question la nouvelle ère de technologie et de changement que traverse la planète, confrontant le patrimoine culturel à la pratique de l’art contemporain. En collaboration avec l’UNESCO, Nadine Abdel Ghaffar d’Art d’Égypte / Culturvator convie quatorze artistes du monde entier pour donner leur vision actuelle de l’Égypte antique. Cette année, le thème s’articule autour du concept de « jeu » avec des œuvres interactives qui engagent le public à interagir. Le spectateur devient ici démiurge de ces expériences qu’il est amené à vivre et à ressentir, brouillant la frontière entre lui et les artistes. « Cette année est la plus ambitieuse. », insiste la fondatrice « Elle démontre l’influence durable de l’héritage culturel de l’Égypte ancienne et sa capacité à inspirer à la fois l’imagination artistique et publique. 

L’être et la lumière

Ces installations sondent ainsi le passé dans le présent pour rêver au futur de l’humanité. Chacune utilise divers matériaux (fibre de verre, acier, pierre, marbre, calcaire…) pour des œuvres artistiques respectueuses de l’environnement. 

Parmi les artistes invités, on découvre celle de Sabine Marcelis (Pays-Bas). « RA » est une structure qui représente une symphonie des éléments, revenant « au lieu de naissance du cadran solaire ». Le verre exploite l’énergie du soleil qui produit une empreinte de lumière en constante évolution. Avec la sculpture hyperréaliste « Egyptian Woman in the Form of the Goddess Hathor », Carole A. Feureman (États-Unis) dépeint une femme contemporaine, incarnant l’essence de cette ancienne divinité de l’amour et de la fertilité. 

Egyptian Woman in a form of goddess Hathor by Carole A Feuerman ©AFP

« Mirror Gate » de Pilar Zeta (Argentine) s’inspire de la culture et du mysticisme de l’Égypte antique. Son chemin en damier sert de portail multidimensionnel, avec au bout un œuf miroir. En le traversant, il invite le spectateur à réfléchir sur son propre potentiel infini lorsqu’il voit son reflet à l’intérieur des pyramides. Avec « From the Inside Out », JR (France) présente une plateforme qui aide les communautés du monde entier à défendre ce en quoi elles croient et à inciter au changement local et mondial à travers l’art public.

Mirror Gate by Pilar Zeta ©AFP

Tradition et innovation

Il est également intéressant de voir comment Rashed Al Shashai (Arabie Saoudite) utilise le tissage de l’osier dans « Translucent Pyramid » pour souligner l’importance des méthodes traditionnelles, tout en favorisant l’innovation et la créativité. « The Ghost Temple » de Sam Shendi (Égypte et Royaume-Uni) met autrement en évidence cette empreinte laissée par la civilisation égyptienne. Si aujourd’hui les structures physiques n’ont plus leur beauté d’autrefois, son installation vient rappeler que l’individu peut ressentir encore l’énergie qui se dégage de ces vestiges. 

Translucent Pyramid By Rashed Al Shashai ©AFP & Kollectiv


The Ghost Temple by Sam Shendi ©AFP

De son côté, Dionysios (Grèce) fait plutôt appel à l’intelligence artificielle (IA) à travers « Méditation on Light ». Sur ce tapis d’or, le spectateur s’installe, s’immerge dans le paysage et tente de donner un sens à ce qui semble nu. Ailleurs, « Reality is Timeless » de Rashid Al Khalifa (Bahreïn) constitue des parties d’un labyrinthe qui émergent de la terre sous différents angles. Chacune, ornée de motifs, s’inspire de l’ouvrage Tour de Babel de 1679. Quant à « Horizon » de Costas Varotsos (Grèce), sa structure, formée de huit cercles dans lesquels tourne le monde, met l’accent sur la relation entre le Nil et le plateau de Gizeh, accentuant sa portée à travers la planète.

Meditation on light by Dionysios- Portrait of the artist ©AFP


Reality is timeless by Rashid Al Khalifa ©AFP


Horizon by Costas Varotsos ©AFP – ©Kollectiv

Cette troisième édition de « Forever is Now » vient ainsi souligner l’importance des échanges culturels entre artistes, comme l’évoque sa fondatrice Nadine Abdel Ghaffar, démontrant « la position de la créativité humaine au cœur de l’histoire de la civilisation égyptienne antique ».

Forever is Now .03
Du 26 octobre au 18 novembre 2023
Pyramides de Gizeh, Égypte

artdegypte.org


Auteur : Nathalie Dassa

Date de publication : 31 octobre 2023

Date de la dernière mise à jour : 30 octobre 2023


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