Inspiration déco : un appartement atypique au cœur d’Annecy
Le seuil à peine franchi, cet appartement annécien dégaine son arme de séduction : des formes voluptueuses qui lui confèrent un charme véritablement atypique.
Je recherchais un endroit qui ne soit pas banal et avec tout à refaire », explique Valérie Dumont-Berthin, architecte d’intérieur. Elle le trouve au 4e étage d’un immeuble des années cinquante, au cœur d’Annecy. 115 m2 de lumière et de vue dégagée sur le Semnoz et la Tournette. Au premier regard, l’acquéreuse tombe sous le charme des volumes arrondis. Les travaux commencent : trop vaste, l’ancien hall de 18 m2 est réduit à la faveur de la salle de bains qui gagne en mètres carrés. Adieu l’espace fermé et sombre, l’enfilade de portes en éventail. Les cloisons tombent, les pièces sont redistribuées, la lumière circule.
Des carreaux de ciment trouvés en Espagne
Aujourd’hui, le lieu arbore un nouveau visage. Bien que réduit, le hall – son atout numéro 1 – a été conservé. Tel un belvédère, il offre un superbe panorama sur les courbes de l’appartement. Ce lieu d’observation dispose d’un placard qui nous saute d’emblée aux yeux. Sa forme en demi-cercle multiplie l’effet d’arrondi, et ses lamelles en chêne massif, faites sur mesure, confèrent une ravissante légèreté au décor.
- Le séjour a été créé en cassant une cloison. L’aspect « éventail » distribuant plusieurs pièces a disparu au profit d’un vaste espace de vie ouvert sur l’intérieur et l’extérieur. La table basse en chêne d’inspiration années cinquante joue de ses cambrures à côté des coussins galets Livingstones de Smarin.
- Pièce maîtresse de l’appartement, le hall offre une vue immédiate sur les volumes arrondis de l’habitation. La forme circulaire est accrue par le grand placard d’entrée fait de lamelles de chêne, façon claire-voie : une réalisation sur mesure de l’Atelier d’ébénisterie Richard Vallet à Faverges. EN DOUCEUR : La Configuration circulaire des lieux s’impose d’entrée aux visiteurs. La verrière laisse entrer la lumière diffusée par de grandes baies vitrées. En face, le large canapé gris, signé Patricia Urquiola pour Moroso.
Le sol en carreaux de ciment aux formes géométriques et aux teintes sobres – blanc, gris, noir, marron – apporte la touche rétro. L’architecte d’intérieur veut « une approche contemporaine tout en conservant l’esprit ancien des lieux ». Son souhait s’est traduit par une longue recherche pour enfin dénicher les carreaux tant convoités, en Espagne.
Bois, blanc, noir
Le sol devient parquet de chêne foncé dans le grand espace de vie nouvellement créé, alliant séjour et cuisine. Dans cette pièce, la crédence s’habille aussi des carreaux « espagnols » qui se déclinent ici en noir et blanc. Une idée qui s’est imposée pendant les travaux et rendue possible car « il restait du stock ». Un heureux hasard. Plan de travail noir, éléments bois, mur clair, la cuisine vit en symbiose avec les carreaux.
Entre le couloir et la cuisine, la verrière affiche aussi ses rondeurs et assure le lien entre le hall-belvédère et le formidable spectacle offert par les montagnes de la région annécienne. À nous faire tourner la tête…
- Contrastes Entre le couloir et la cuisine, la verrière diffuse la lumière jusqu’à l’entrée de l’appartement. Le noir s’affiche sur les luminaires, les meubles, le radiateur, les chaises et contraste avec la clarté des murs et du plafond.
- En consonance La crédence de la cuisine rappelle le sol du hall. Discrétion assurée avec les meubles au système push and pull, sans poignée. Pas d’électroménager visible : deux frigos se cachent dans les éléments bas. Autour de la table, les chaises DSW de Charles et Ray Eames, reconnaissables avec leur piétement en érable.
L’appartement comprend deux chambres et un bureau. Dans cette pièce (autrefois cuisine), le carrelage d’origine a fait place à un parquet en chêne dont la teinte foncée tranche joliment avec le blanc des cloisons et de la bibliothèque.
- Dans cette pièce (autrefois cuisine), le carrelage d’origine a fait place à un parquet en chêne dont la teinte foncée tranche joliment avec le blanc des cloisons et de la bibliothèque.
- Salle de bains en harmonie. Les carreaux de ciment espagnols cheminent jusqu’aux pièces d’eau. En écho à la cuisine, on retrouve les mêmes éléments bois pour les meubles. Les vasques rectangulaires font les belles sous le regard d’un duo de miroirs carrés.
- La douche n’échappe pas à la règle : son arrondi est rehaussé par de hauts et étroits carrelages. Le reste de la pièce se pare de carreaux grand format (60 x 120) en grès cérame. La teinte beige a été choisie pour son côté chaleureux.
Dans la chambre d’enfant aux couleurs et à la déco très girly, le parquet d’origine a été conservé. À droite, un meuble range-disques des années cinquante – reconverti en commode – siffle ses notes rétro dans la pièce. Quelque chose comme La vie en rose…
- La chambre d’enfant aux couleurs et à la déco très girly.
Louise Raffin-Luxembourg
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